Quelques inventions hongroises
RUBIK CUBE
Le Rubik’s Cube fut inventé le 19 mai 1974 par Ernő Rubik, un sculpteur et professeur d’architecture hongrois, qui s’intéresse à la géométrie et à l’étude des formes en 3D. Ernő Rubik obtient en 1976 le brevet hongrois HU170062 pour le « Magic Cube », mais ne demande pas de brevet international. Le produit est testé en 1977, et les premiers cubes se vendent peu après dans les boutiques de jouets de Budapest.
L’idée initiale d’Ernő Rubik était de construire un cube afin d’amener ses étudiants à deviner quel était son mécanisme interne, comment les petits cubes pouvaient tourner suivant trois axes tout en restant solidaires, et ainsi de les intéresser à la géométrie en 3 dimensions. Ce n’est qu’ensuite qu’il eut l’idée (par la suggestion d’un ami) de colorer chaque face d’une couleur différente, constatant alors qu’après mélange, l’ordre initial du cube s’avérait extrêmement difficile à retrouver (une chance sur 43252003274489856000 à chaque rotation). Il eut alors l’idée de le commercialiser en tant que « casse-tête » à la fois géométrique que mathématique.
En Hongrie, le cube gagne en popularité par le bouche-à-oreille, et est bientôt connu dans toute l’Europe. Les premiers exemplaires sont exportés de Hongrie vers mai 1980, en direction de Londres, de New York et deParis.
Le Rubik’s Cube atteint son maximum de popularité au début des années 1980. Plus de 100 millions de cubes sont vendus entre 1980 et 1982. Le « Rubik’s Cube » gagne le prix des distributeurs de jouets britanniques en 1980 et de nouveau en 1981. De nombreux jeux similaires sont distribués peu de temps après leRubik’s Cube, notamment le « Rubik's Revenge », une version 4×4×4 du Rubik’s Cube.
VITAMINE C
Albert Szent-Györgyi de Nagyrápolt (16 septembre 1893 à Budapest – 22 octobre 1986) est un scientifique hongrois. Il a reçu en 1937 le prix Nobel de physiologie ou médecine pour avoir, entre autres, découvert la vitamine C et les flavonoïdes et pour avoir exploré leurs propriétés biochimiques.
Après avoir identifié l’Acide Ascorbique, il a cherché des plantes le contenant. Selon l’anecdote, il était un peu désespéré quand sa femme lui a donné du poivron avec son sandwich. Il a donc examiné le poivron de Szeged et a découvert qu’il contient plus de vitamine C que le citron ou l’orange.
SAUVEUR DES MERES
Ignace Philippe Semmelweis (en hongrois, Ignác Fülöp Semmelweis), né le 1er juillet 1818 à Ofen (nom allemand de Buda, qui fait aujourd'hui partie de Budapest), mort à Döbling, près de Vienne le 13 août 1865, est un médecin obstétricien hongrois qui œuvra pour l'hygiène.
Il démontra l'utilité du lavage des mains après la dissection d'un cadavre, avant d'effectuer un accouchement. Il démontra également que le lavage des mains diminuait le nombre des décès causés par la fièvre puerpérale des femmes après l'accouchement. Jusqu'alors les médecins accoucheurs essayaient en vain de comprendre d'où venaient les fièvres puerpérales en faisant de nombreuses autopsies. Ce fut un coup terrible pour ceux qui furent finalement convaincus par les idées de Semmelweis : il s'avérait qu'eux-mêmes transmettaient involontairement la maladie.
STYLO A BILLE – Laszlo BIRO
En 1938, László Biró, qui est journaliste, remarque, lors d'une visite à l'imprimerie de son journal, que l'encre utilisée pour l'impression des journaux sèche rapidement, laissant le papier sec et sans taches. Il tente d'utiliser la même encre dans son stylo-plume mais s'aperçoit que la viscosité de l'encre l'empêche de couler jusqu'à la plume. En travaillant avec son frère Georg, chimiste, il conçoit un nouveau dispositif formé d'une bille roulant librement dans un support qui, en roulant permet de prendre l'encre de la cartouche pour l'appliquer sur le papier. Il dépose son brevet à Paris en 1938, après avoir fui les lois anti-juives en Hongrie.
En 1940[Lien à corriger], Laszlo Biró émigre en Argentine ou il crée une société. Ses stylos sont adoptés par les aviateurs argentins puis britanniques et américains, qui découvrent que le stylo à bille fonctionne mieux à haute altitude que le stylo-plume.
En 1945, Marcel Bich achète à Bíró le brevet du stylo bille, qui deviendra bientôt le produit principal de la société BiC. On lance alors la fameuse « pointe Bic » qui est un succès qui continue. Chaque jour, plusieurs dizaines de millions de stylos à bille sont vendus dans le monde.
Le terme « birome » est utilisé dans de nombreux pays pour désigner un stylo à bille, en particulier en Argentine, Italie ("biro"), Australie etNouvelle-Zélande.
ALLUMETTE – Janos IRINYI
L’inventeur de l’allumette moderne non explosive et silencieuse était le Hongrois János Irinyi (1817-1895). Jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, on a utilisé la silice (pierre à fusil) pour faire le feu, et le soufre pour les allumettes. Ensuite, on a utilisé le phospohore, ou l’acide sulfurique, mais ces allumettes étaient dangereuses (flamme instable, réaction explosive violente). Irinyi a trouvé la solution après une expérience ratée de son professeur. Il a mélangé le phosphore avec du dioxyde de plomb, et l’allumette est devenue sûre. Il a vendu son brevet pour 60 forints à un pharmacien qui s’est enrichi avec. Mais plus tard il a pu créer son usine.
CENTRAL TELEPHONIQUE
Tivadar Puskás (17 septembre 1844, Pest – 16 mars 1893, Budapest) est un ingénieur et inventeur hongrois.
Parti travailler aux États-Unis, il collabora avec Thomas Edison. Ils créent le premier central téléphonique à Boston en 1878, puis à Paris en 1979.
En 1879 il revint en Hongrie. En 1892 Tivadar Puskás breveta son journal téléphoné, sa plus grande invention, qui était comparable à notre radio actuelle. Ce dispositif diffusait des informations de façon régulière par l'intermédiaire du réseau téléphonique ; il entra en service le 15 février 1893.
La légende raconte que le mot « Allô ! » (ou « ha-lo ! ») utilisé internationalement pour les appels téléphoniques vient du hongrois, parce que le pionnier du téléphone Tivadar Puskás lors de son premier essai répondit : « Je vous entends », ce qui se dit en hongrois: hallom, et les étrangers qui assistaient à cette expérience reprirent ce mot sous la forme d'uneonomatopée, qui devint internationale ; à l'exception des Italiens qui disent pronto!, des Portugais qui disent Estou?/Estou, sim?, ou des Japonais qui disent Mushi mushi.
L’ORDINATEUR
John von Neumann, né Neumann János Lajos en 1903 à Budapest. János est un enfant prodige : à deux ans, il sait lire ; à six ans, il converse avec son père en grec ancien et peut mentalement faire la division d'un nombre à huit chiffres. C'est âgé d'à peine 22 ans qu'il reçoit son doctorat en mathématiques de l’université de Budapest. En parallèle, il obtient un diplôme en génie chimique de l'École polytechnique fédérale de Zurich.
En 1930, il émigre aux Etats-Unis. De 1933 à sa mort en 1957, il est professeur de mathématiques à la faculté de l'Institute for Advanced Study qui vient d'être créée. Il y rejoint donc Albert Einstein et Kurt Gödel. Il participera à l’invention de la bombe atomique.
Von Neumann a donné son nom à l'architecture de von Neumann utilisée dans la quasi-totalité des ordinateurs modernes. Le modèle de calculateur à programme auquel son nom reste attaché possède une unique mémoire qui sert à conserver les instructions et les données. Ce modèle, extrêmement innovant pour l'époque, est à la base de la conception de nombre d'ordinateurs.
Schéma de l'architecture de von Neumann.
L’architecture de von Neumann décompose l’ordinateur en quatre parties distinctes :
unité arithmétique et logique (UAL) ou unité de traitement, qui effectue les opérations de base ;
unité de contrôle, qui est chargée du séquençage des opérations ;
la mémoire, qui contient à la fois les données et le programme qui indique à l’unité de contrôle quels calculs faire sur ces données. La mémoire se divise en mémoire vive (programmes et données en cours de fonctionnement) et mémoire de masse (programmes et données de base de la machine) ;
les dispositifs d’entrées-sorties, qui permettent de communiquer avec le monde extérieur.
LA BOMBE ATOMIQUE
Leo Szilárd est né à Budapest en 1898. En 1919, comme son compatriote et futur condisciple Edward Teller, il quitte Budapest en raison du numerus clausus imposé aux étudiants juifs et gagne l’Université technique de Berlin. Il y rencontrera Albert Einstein.
Spécialiste de thermodynamique, il travaille avec Albert Einstein à la mise au point d’un réfrigérateur à absorption pourElectrolux (brevet américain 17815411 daté du 11 novembre 1930). D’autres brevets suivront : accélérateur de particules, microscope électrique, pompe magnéto-électrique...
Leó Szilárd gagne Londres en 1933 pour échapper aux persécutions nazies. Là, il lit un article de Rutherford dans le Times qui le mène à concevoir l’idée de réaction nucléaire en chaîne. L’année suivante, il dépose un brevet sur ce sujet. Il a d’abord essayé de créer une réaction en chaîne avec du béryllium et de l’indium, sans succès.
Il est probablement le premier scientifique à penser sérieusement à la bombe atomique. En 1939, Leó Szilárd, qui craint la possibilité que l’Allemagne nazie fabrique une bombe nucléaire, prend l’initiative de demander à Albert Einstein d’écrire une lettre au président américain Franklin Roosevelt. S’en suivra le lancement du projet Manhattan visant à doter l’Amérique d’une bombe atomique. Ce projet de recherche militaire de l'armée américaine qui réunit des scientifiques internationaux (dont nombre d'exilés européens comme Janos Neumann et Ede Teller) mènera en effet à la conception de la première bombe A de l'histoire.
En 1942, Szilárd dépose avec Enrico Fermi le brevet du réacteur nucléaire (utilisant du graphite et de l’uranium). En 1943, il devient citoyen des États-Unis. Après avoir participé aux débuts du projet Manhattan, Szilárd est exclu de l’équipe de recherche après de multiples désaccords avec la direction. En effet, il défend une utilisation strictement dissuasive de la bombe atomique. Il mène une action publique contre l'utilisation de ces armes et promouvant le désarmement.
En 1946, il est à l’origine du Comité d'urgence des scientifiques atomistes avec Albert Einstein.
LA BOMBE A HYDROGENE
Edward Teller est né à Budapest en 1908. Physicien nucléaire, il émigre aux Etas-Unis en 1935. Dès 1940, il entrevoit la possibilité d'utiliser l'énorme puissance thermique (permettant d'atteindre une température de 108 K, soit cent millions de kelvins, ou de degrés Celsius1) produite par l'explosion d'une bombe A pour déclencher le processus de fusion nucléaire. En 1941, Teller rejoint le projet Manhattan, qui a pour objectif de développer la bombe à fission.
Après des travaux préliminaires à Chicago, Teller se rend au Laboratoire national de Los Alamos pour travailler sur la bombe atomique sous la direction d'Oppenheimer. Mais au vu de la difficulté à réaliser une bombe à fusion, la piste de la bombe H n'est pas suivie, à la grande déception de Teller.
En 1949, après que les Soviétiques ont fait exploser leur propre bombe à fission le 29 août, les analyses des services de renseignements américains démontrent que c'est une bombe utilisant le plutonium. Le monopole des États-Unis n'existe alors plus et la nouvelle cause un choc psychologique considérable. En effet, les Américains estimaient pouvoir conserver le monopole de l'arme nucléaire pendant une dizaine d'années. Ils s'engagent alors dans une nouvelle épopée, celle de la recherche d'une bombe encore plus puissante que la bombe à fission : la bombe à fusion.
Le président des États-Unis Harry Truman demande ainsi au laboratoire national de Los Alamos de développer une bombe fonctionnant grâce à la fusion des noyaux. Oppenheimer est contre cette décision, considérant qu'elle n'est qu'un autre instrument de génocide. Teller est alors nommé responsable du programme. Cependant, son modèle, bien que raisonnable, ne permet pas d'atteindre le but visé. Stanislaw Marcin Ulam, suggère alors une méthode qui sera retenue.
La première bombe H type “Teller-Ulam” explose sur l'atoll de Eniwetok dans l'océan Pacifique) le 1er novembre 1952. Cette bombe était d'une puissance de 10,4 Mt.